Paru aux éditions Milan en octobre 2015
317 pages
14.50 €
Appréciations personnelles d'après Magdalena :
Je remercie les éditions Milan pour leur confiance et l'intérêt qu'ils portent à Un brin de lecture.
Un peu ( beaucoup) froussarde, je me suis demandée si Les chiens serait le genre de roman à me faire frissonner et cauchemarder ou seulement l'un des deux. Il faut dire que le résumé et la couverture préviennent le lecteur ! Pourtant , c'était comme ces films que je regarde alors que je sais qu'ils vont me faire peur, comme ses papillons qui s'approchent des flammes malgré les risques, j'étais incapable de ne pas être tentée. J'ai été fixée dès le 1er chapitre. Commencer cette lecture seule en pleine nuit n'était sûrement pas la meilleure idée que j'ai eue... parce qu'il m'a happé toute la nuit ou parce qu'il m'a donné des cauchemars ?
Persuadée qu'il les a retrouvés, Katherine emmène son fils Cameron loin de leur maison , pour une énième nouvelle vie. Depuis qu'il est petit, Cameron fuit avec sa mère un père violent, qui a pour seule obsession de retrouver sa femme et son fils . Leur nouvelle demeure ne tarde pourtant pas à interroger l'adolescent. Isolée, il semblerait qu'elle renferme bien des secrets. des secrets que Cameron décide de percer lorsqu'une présence se manifeste à ses côtés...
Si j'avais pu, oui j'aurai lu d'une traite ce récit, quitte à lui sacrifier ma nuit. Pour cause, dès que j'ai commencé ma lecture, je n'ai plus eu envie de la lâcher. Allan Stratton m'a rapidement introduite au coeur de son récit, aussi vite que j'ai accroché à Cameron et sa mère, qui souhaite juste pouvoir vivre sans craindre d'être retrouvée par son ex-mari. Rien n'est clairement dit à son sujet pendant les 1ers chapitres, mais on sent la menace que ce dernier représente. Ce serait-ce que par la crainte qu'il inspire aux personnages.
L'auteur nous plonge d'emblée dans une ambiance angoissante presque oppressante. Le lecteur suit les personnages dans leur fuite- en pleine nuit- puis das leur installation au sein d'une nouvelle maison, ancienne et isolée. Le 1er protagoniste que l'on rencontre, Ken ou " Bottes de cow-boy" apporte quelque chose de plus doux au roman, un peu plus lumineux. Un effet qui est aussitôt nuancé par l'arrivée du voisin/ propriétaire de la maison louée, Mr Sinclair, froid et mystérieux. Les choses s'intensifient lorsque Cameron ressent une présence dans la maison.
C'est là que mon palpitant a commencé à accélérer, puis plus encore quand Cameron s'est lancé dans des recherches sur l'histoire de sa nouvelle habitation...Des recherches dont les résultats se révèlent troublants. Pourtant, rien ne l'a arrêté; et c'est sa détermination qui m'a le plus plu dans son personnage. En dehors de ce trait de caractère, on découvre un adolescent discret, renfermé, qui a dû quitter ses amis, ses repères. Il m'a paru aussi très particulier, notamment par le fait qu'il se parle à lui-même. Cela ne m'a pas empêché de m'attacher à lui, en perpétuelle quête de réponses, tant au sujet de son père que sur l'histoire des McTavich, les anciens propriétaires de la maison.
L'intrigue principale tient donc dans l'idée que la maison pourrait être hantée. Toutefois, on en voit une seconde se dessiner dans l'alternance passé/ présent du récit, traduite par quelques flash-back, des souvenirs de la relation que Cameron entretenait avec son père. L'auteur nous démontre ainsi l'évolution de son héros, sa prise de conscience face au caractère violent de son géniteur. Bien que l'on le sente tiraillé entre le besoin de connaître cet homme et celui de suivre sa mère, il ne fait pas totalement la lumière sur ce dernier.Il y a un flou sur tout ce qu'il s'est passé entre ses parents, entre son père et lui , qui entretient le mystère et l'atmosphère étrange du roman.
Au fur et à mesure des pages, l'auteur revient sur la maltraitance et ses effets sur une famille. C'est un sujet qu'il effleure sans jugement, sans chercher à faire la morale. le lecteur est plutôt emmené sur une réflexion concernant la possible transmission par mimétisme. Pour découvrir le passé des McTravish, Cameron prendra des décisions qui ne seront pas toujours du goût de sa mère et qui pose la question qu'on ne peut s'empêcher de formuler. Sera-t-il comme son père ? Ou bien toutes ces années de peur et de fuite ont-elles un impact psychologique sur sa santé mentale ?
En bref :Âme sensible s'abstenir ? Certainement pas ! Vous passeriez à côté d'un thriller à la touche fantastique/ ésotérique/ psychologique vraiment captivant et addictif. Allan Stratton signe Les chiens, un tittre sombre et efficace, mené tambours battants ! Le lecteur se laisse facilement prendre dans l'intrigue, qui ne perd pas de temps pour démarrer. Le roman se dévore comme un film à suspense à la fois plein de tension et étrange. Les personnages contribuent à cette atmosphère, notamment le narrateur pour lequel on ressent très vite de l'affection. Frissonnant, abordant des sujets variés, c'est la lecture idéale pour une nuit chair de poule !
NOTE : 8 / 10
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