Gustavo Tiberius n’est pas normal. Il en est conscient, tout comme le reste des habitants d’Abby, petite ville de l’Oregon. Il lit des encyclopédies chaque soir avant de dormir, a un furet de compagnie qu’il a baptisé Harry S. Truman, possède un vidéoclub où personne ne met les pieds, et ses plus proches amis sont Lottie, une dame dont les cheveux ressemblent à ceux d’une drag-queen, et un trio de vieilles motardes chevauchant de Vespa répondant au nom des "Nous, les trois Reines". Gus n’est pas normal. Et ça lui va très bien. Tout ce qu’il demande, c’est qu’on le laisse tranquille Jusqu’au jour où entre dans sa vie Casey, un hipster asexuel défoncé et accessoirement le nouvel employé de chez Lottie’s Lattes. Pour une raison qu’il ne comprend pas, ce dernier pense que Gus est l’être le plus fabuleux sur Terre. Et il se pourrait bien que Gus commence à penser la même chose de Casey, même si celui-ci passe sa vie à poster des photos de sa nourriture sur Instagram. Mais Gus n’est pas normal et Casey mérite quelqu’un qui l’est. Voulant soudain être ce quelqu’un, Gus sort de sa zone de confort et formule un plan pour devenir la personne la plus normale au monde. Après tout, qu’est-ce qui pourrait bien clocher ?

C’est toujours avec une grande impatience que j’attends les romans de T.J Klune. Que ce soit ses romans de science-fiction, d’urban fantasy ou ses romances, j’ai toujours hâte de découvrir ce qu’il a prévu pour nous lecteurs. Encore une fois, je ne suis pas déçue. Se laisser embarquer dans la vie de Gus est un délice. Sa rencontre avec Casey va vous étonner et vous faire surtout bien rire. Porté par des personnages secondaires de folie, vous ne pourrez qu’être charmés par Gustavo (pour le nom, on repassera par contre ^^).

Ce que j’aime dans les romans de T.J Klune, c’est qu’il n’a pas peur d’écrire des histoires avec des personnages qu’on n’a pas l’habitude de côtoyer, surtout dans une romance ! Après le monde des drag-queens dans Dis moi que je rêve, T.J Klune nous présente ici un personnage qui est asexuel. Si vous êtes sensibles à la communauté LGBTQ+, vous saurez de quoi je parle. Sinon, il se peut que ce mot vous soit inconnu ou alors que vous n’en percevez pas toute la définition. Le personnage de Casey va vous permettre de découvrir ce qu’est l’asexualité. J’ai vraiment adoré lire ce livre pour ce personnage là et l’interaction qu’ils vont avoir Gus et lui. Lire ce livre m’a permis de mieux comprendre cette orientation sexuelle. Petite définition : « L'asexualité est une orientation sexuelle caractérisée par le fait qu'une personne asexuelle ne ressent pas d'attirance sexuelle pour quiconque. » L’asexualité de Casey est certes un pan de l’histoire mais pas que. Le personnage principal est bien Gus. Gus qui à l’air un peu perdu dans sa vie, qui aime les routines, qui est accompagné d’un furet de compagnie, un personnage comme je les aime. Totalement décalé ! J’ai trouvé trop mignon sa première rencontre avec Casey. Car Gus et Casey, c’est la confrontation de deux façons de vivre. L’un est branché, « in », fan d’Instagram (carrément trop… et la liberté de dire non ?? ^^). L’autre est un peu asocial et ronchon. Et pourtant quelque chose va naître entre eux. J’adore ! C’est d’ailleurs un triste car Gus va vouloir changer pour plaire à Casey. Rassurez-vous, la moral de l’histoire n’est pas qu’il faut être normal pour plaire, non mais ;-) J’ai donc beaucoup apprécié cette romance pas comme les autres mais finalement si semblable aux autres.

J’ouvre toutefois une parenthèse sur quelque chose qui m’a dérangé dans ce roman et c’est totalement personnel : il y a trop de marijuana et de fumette à mon goût. J’ai trouvé que l’usage du joint était trop banalisé. La feuille de cannabis sur la couverture était déjà une indication quant à sa présence mais là, c’est beaucoup trop pour moi. Bref, je ferme la parenthèse.

En bref : craquez pour ce roman qui sort des sentiers battus. Il promeut l’amour sous toutes ses formes. Un hymne à la tolérance et au respect qu’il faut absolument découvrir. Je finis avec les mots de T.J Klune : « Ne laissez jamais personne vous dire que ce que vous êtes n’est pas bien. Il n’y a rien de mal à être homosexuel. Ou hétérosexuel. Ou bisexuel. Il n’y a rien de mal non plus à être asexuel, demisexuel, pansexuel ou aromantique. Vous êtes vous-mêmes et si quelqu’un vous le reproche, souvenez-vous d’une chose : vous êtes exactement comme vous êtes censés être. »

NOTE : 8/10

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