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Le coeur perdu des automates de Daniel H Wilson

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éditeur : Fleuve éditions Collection Outrefleuve
date de parution : 13 septembre 2018
416 pages
prix : 21.90 €
titre VO : The clockwork dynasty
 



Moscou, 1709. Un automate reprend vie dans un atelier, aux côtés d'une poupée à la mécanique tout aussi précise et complexe que la sienne, sa soeur. Doués de parole et d'une âme, ils ont pourtant tout oublié de leur passé. Et de la guerre qui déchire leurs semblables.
De nos jours. Fascinée par les automates, June parcourt le monde à leur recherche, brûlant de percer leur mystère. Elle possède un étrange legs de son grand-père : une sorte de coeur finement ouvragé, réceptacle, elle le sent, d'un secret intemporel et d'une histoire épique. En effet, si les automates existent depuis la nuit des temps, dissimulés parmi les hommes, le compte à rebours pour leur survie a débuté. Et c'est June qui en détient la clef.

Le cœur perdu des automates… voilà un titre qui est évocateur. En tout cas, à moi, il me parlait. Je ne connaissais pas l’auteur, et même sans le résumé, j’étais tentée. Alors quand j’ai lu que l’histoire se déroulait parallèlement en Russie en 1709 et de nos jours, j’ai foncé. Et croyez-moi, je ne l’ai pas regretté.
Cette histoire, comme son nom l’indique, parle des automates. Mais attention, pas n’importe quels automates. Les beaux, les humanoïdes, ceux qui préfigurent dès la renaissance les IA des films d’anticipation. Pour ma part j’ignorais que de tels créations existaient depuis si longtemps, et du coup j’ai pris un peu de temps pour me documenter à ce sujet.
Mais revenons au roman. L’histoire alterne deux périodes, deux récits parallèles en quelque sorte et qui vont finir par se rejoindre. Le premier, qui se déroule à notre époque, suit les traces de June, une jeune femme spécialisée dans l’étude et la réparation de ces automates d’un autre temps, de ces machineries complexes qui existaient avant l’électricité, avant la technologie. Elle porte constamment en pendentif une sorte de relique, quelque chose de mystérieux que son grand-père lui a offert, et que lui-même a trouvé après avoir vu un Ange lui sauver la vie, lors de la dernière guerre… un ange, oui, un être qui malgré les balles et les combats, n’était pas mort…. Et a laissé derrière lui cette étrange pièce métallique.
June ignore l’importance de son talisman, mais d’autre savent qu’elle le possède et elle va se retrouver entrainée malgré elle dans une guerre qui n’est pas la sienne. Quelle guerre, me direz-vous ? Pour le savoir, il faut s’intéresser au second récit de ce roman.
Le second récit parallèle, lui, suit la route de Pierre et de sa petite sœur, Helena. Ce sont deux machines, deux automates, réparés et ranimés par un vieux savant sous le règne de Pierre 1er de Russie. L’histoire débute en 1709 quand Pierre, l’automate, ouvre les yeux, et l’on suit son histoire par fragments, de son apprentissage du monde à sa fuite de Russie, ses errances en Europe avec Helena, qu’il tente de protéger de tout, de tous. Les automates, et j’ai adoré, l’idée, suivent une parole, une idéologie propre à chacun : le devoir, la connaissance, l’honnêteté, la vertu… si Pierre et Helena se croient seuls et uniques, ils vont bientôt s’apercevoir qu’il n’en est rien, et que d’autres comme eux existent, avec chacun leur parole, gravée dans leur cœur d’automate et à laquelle parfois, leur conscience s’oppose. Ils vont aussi peu à peu découvrir, et le lecteur avec eux, que leur existence est ancienne, bien plus ancienne qu’ils ne le croyaient, et remonte à des millénaires. Tellement ancienne à vrai dire, qu’on a oublié leurs origines. C’est tout un peuple qui se meurt que pierre nous fait peu à peu découvrir au fil de ses propres découvertes. Un peuple, divisé en deux camps qui s’opposent, et il va malgré lui plonger dans cette guerre latente, qui dure depuis des siècles et se continue… jusqu’à nos jours – jusqu’à ce qu’il croise June et son talisman.
Un récit double, donc, qui alterne chapitre après chapitre les points de vue et les époques. Un récit qui donne à réfléchir, sur les origines du monde et les mystères qui nous entourent. Un récit qui plonge dans l’Histoire avec une majuscule, de celle des Grecs de l’antiquité à celle des premiers empereurs de Chine ou de la Russie émergente du début du 18è siècle.
J’ai beaucoup aimé la plume de l’auteur : fluide, poétique, elle entraine au fil des pages avec une facilité déconcertante. L’alternance des périodes et des narrateurs ne gêne pas, le rythme s’installe vite d’accompagner June pour un chapitre, puis de retrouver pierre au chapitre suivant. La trame et l’intrigue sont complexes, bien mêlées et se déroulent avec une précision appréciable, sans fausse note. C’est clair, ça progresse sans ralenti, sans errance non plus, on va droit vers l’issue, ligne après ligne, et c’est d’autant plus agréable à lire que l’auteur a pris le temps de distiller des passages plus calmes, plus évocateurs, qui nous laissent pensifs avant de reprendre son intrigue tambour battant.

En bref : un récit surprenant, au titre très bien trouvé, à l’intrigue originale qui réserve plus d’une surprise et dont l’idée de base et ses implications en font un roman tout à la fois d’histoire et d’anticipation. Un vrai régal de lecture, à dévorer sans plus tarder.
NOTE : 10 / 10
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