éditeur : MxM Bookmark
date de parution : 7 janvier 2019
457 pages
prix : 20.00 € et 5.99 € en ebook
En 2018, Emy Callaghan, jeune éditrice à Boston, ouvre le premier de six carnets vieux de plus de vingt ans...
En 1993, Angel Mitchell revint à Harrison, petite ville côtière de Caroline du Nord, fief des Mitchell, l'une des familles les plus puissantes du pays. À vingt-deux ans, sorti major de sa promotion à Harvard, il en est le plus jeune héritier. Destiné à siéger au conseil d'administration de Mitchell Corp, et à épouser la fille du sénateur Preston, son avenir est déjà tout tracé. Il marchera sur les pas de son père, de son grand-père et de tous les Mitchell avant ça. Et s'il a du talent pour l'écriture, s'il remplit les vieux carnets de sa mère de ses nouvelles, c'est pour lui rendre hommage, elle qui écrivait tant de poésies. C'est aussi pour rester proche de lui, de ce garçon qu'il a aimé en secret des années plus tôt. Ce fils de pécheur, ce fils de Masboro Island.
Jay.
À Harrison, dans le sud conservateur, alors que l'homosexualité vient juste d'être retirée de la liste des maladies de l'OMS, alors que l'on parle encore du cancer gay, alors que les centres de conversions sont encore jugés comme une bonne solution, il n'y a aucune place pour les différences. De cet amour, Angel ne garde qu'un vieux polaroïd et un soir de pluie qui le hante encore. Le soir où Jay l'a protégé. Le soir où il s'est enfui, caché sous une capuche pour que personne ne puisse le reconnaitre. Et si les années ont tissé cette haine envers les Mitchell, envers Angel, Jay ne l'a jamais trahi.
Aujourd'hui Angel voit les murs de son monde se resserrer autour de lui. Il étouffe. Et sa seule liberté reste ces mots qu'il écrit pour Jay.
Et les mots ont un pouvoir...
Les mots sont des ponts pour que d'un monde à l'autre on puisse toujours se retrouver.
Des roses. Angel. Jay. Les Mitchell.
Voilà comment pourrait se résumer ce récit. En quelques mots tous liés les uns aux autres, parce qu’opposés et tout à la fois complémentaires.
Lorsque j’ai accepté cet ouvrage en SP, j’avoue, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je ne suis pas fan de romance M/M, et l’auteure m’était inconnue. Mais le titre me plaisait, alors je n’ai pas cherché plus. Et je ne le regrette pas.
Que dire, si ce n’est que ce premier tome de la saga sera mon second et dernier coup de cœur 2018…
Voilà qui résume bien les choses.
Je n’ai pas envie de vous parler de l’histoire, de l’intrigue – le résumé le fait à la perfection. Je vais plutôt vous parler de mon ressenti, des émotions, de la poésie présente tout au long de ce texte.
Chaque mot est pesé, juste, puissant. Chaque phrase est soignée, travaillée. Il y a là un rythme, lent, doux, parfois plus vif, mais toujours présent. Un rythme prenant, qui entraine, qui pousse à dévorer chaque chapitre, à continuer. Un rythme d’où perce tout à la fois l’amour, la haine, le tourment, la tristesse, la joie ou la mélancolie.
L’auteure manie les mots comme d’autres les couleurs, et les émotions retranscrites, celles du narrateur, Ange – Angie – transparaissent d’une manière flagrante et poignante.
C’est un personnage tourmenté, déchiré, qui s’ouvre à nous au fil de ces pages. Un personnage formé à être et à paraitre, mais qui au fond de lui-même n’aspire qu’à une chose : être celui qu’il est, réellement, au fond de lui-même.
Qu’on aime le M/M ou pas, c’est ici l’histoire d’un jeune homme mal dans sa peau, qui aspire à tellement plus… plus de liberté, de bonheur, d’authenticité… c’est ci l’histoire d’un amour interdit, dans un contexte où aimer hors des cadres conventionnels était mal vu, absolument pas toléré, et où le danger, dès lors qu’on s’affichait, qu’on s’affirmait, existait bel et bien.
Lily Haim nous offre tout à la fois un cri vibrant de tolérance et d’amour, une reconstitution poignante et vibrante de cette période d’intolérance mais aussi et surtout, un récit troublant, doux, passionné, où la poésie de sa plume laisse un sentiment de tristesse et de beauté mélangé.
En un mot comme en cent : j’ai adoré.
Et je n’ai qu’une hâte : trouver un peu de temps pour lire la suite. Car la fin, la fin…. La fin est belle, prenante, haletante. Elle nous emporte dans les espoirs les plus fous des personnages, elle nous porte aux côté d’Angel à espérer, à croire, à vouloir réaliser – se réaliser.
Un récit splendide, une belle histoire comme on aimerait en lire, toute en douceur, toute en poésie.
En bref : Des roses. Angel. Jay. Les Mitchell. Voilà comment pourrait se résumer ce récit. En quelques mots tous liés les uns aux autres, parce qu’opposés et tout à la fois complémentaires. Un récit puissant, prenant, fort en émotions, en ressenti, où l’on suit le héros pas à pas, au rythme d’un texte profondément touchant et d’une poésie incroyable.
NOTE : 10 / 10
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