Ceci n’est pas une histoire d’amour banale. Ben Easton n’a rien du héros classique. Non, c’est un dur à cuire tatoué, qui veut devenir rock star et qui travaille dans un horrible boui-boui de Camden Town. Il a une belle vie, aussi n’est-il pas vraiment préparé à ce qu’un homme la mette sens dessus dessous.
Stan n’est pas non plus une personne ordinaire. En tant qu’homme gender-fluid, il porte avec fierté ses longs cheveux blonds, ses talons vertigineux et son maquillage impeccable. Prodige de l’industrie de la mode, Stan vit à Londres après avoir travaillé en Italie et à New York. Mais sous son apparence parfaite et élégante, Stan cache de nombreuses cicatrices ; stigmates de sa bataille contre l’anorexie lorsqu’il était adolescent. Une bataille qui n'est jamais tout à fait gagnée.
Deux opposés qui n’étaient pas voués à s’aimer. Et pourtant…

Et voilà, mon 1er coup de cœur de l’année 2019. Une histoire belle et émouvante qui m’aura tiré des larmes, de joie mais aussi de peine. Avec deux sujets lourds, l’auteure s’en sort à merveille selon moi. La couverture ne m’a malheureusement pas convaincu bien que m’ayant intrigué quand même. Le texte, lui, m’a totalement séduite. Je l’ai dévoré en une soirée. Je compte même le relire dans les semaines qui viennent et il va devenir un livre « doudou » pour moi.

Pour moi, le personnage de Stan est le pilier de ce roman. Rarement un personnage ne m’aura marqué comme ça. Stan est une personne ayant un genre fluide ou gender-fluid en anglais. Il y en a très peu des personnages comme lui dans la littérature, même LGBT+. Petit point de définition : une personne gender-fluid est une « personne dont l’identité de genre fluctue de manière assez marquée. Elle/il/iel/ielIe peut se sentir parfois plutôt un homme parfois plutôt une femme, parfois androgyne ou gynandre, parfois neutre, etc. » Le passage du roman, aux environs de la page 100 dans l’ebook permet de mieux comprendre comment se sent Stan. C’est un passage très important et émouvant. Dès le départ, Stan m’a convaincu. Plein de vie, d’espièglerie et de beauté, il m’a charmé autant qu’il charmera Ben. Fort et indépendant à 22 ans, son boulot de journaliste au Vogue est peut-être trop cliché mais j’ai adoré. Ça m’a permis de découvrir le monde de la mode et c’est sûrement pour ça que l’auteure a choisi ce métier pour Stan car le problème du poids des mannequins permet d’aborder l’autre point important de ce roman, l’anorexie. Plus que Ben, Stan est la pépite de ce roman. Ben me plaît parce qu’il accepte Stan (normal dans une romance me direz vous) comme il est. Leurs moments à deux sont trop mimis je trouve. J’ai adoré voir leur couple se former.

Et puis, le résumé l’avait déjà souligné mais ne les relisant jamais avant de commencer ma lecture, j’étais surprise quand le sujet de l’anorexie de Stan est tombé. Surtout que je n’avais pas vu les différents indices distillés par l’auteure dans la 1ère partie du roman. J’ai donc été très ému quand on découvre que Stan replonge. J’ai trouvé le sujet bien traité. Plusieurs semaines passent et le fait que Stan replonge montre une réalité de la maladie qui est parfois occultée. La relation entre Ben et Stan me plaisait beaucoup avant cette rechute mais après, je les ai trouvé courageux et beaux ensemble. Un couple comme je les aime.

En bref : ce roman avec un personnage gender-fluid est à mettre entre toutes les mains car il permet de mieux comprendre cette identité de genre qu’est le genre fluide. Bien sûr l’auteure n’est pas gender-fluid mais le sujet est bien traité je trouve. Avec des sujets forts comme l’identité de genre et la maladie qu’est l’anorexie, l’auteure réussit avec habilité une histoire profonde et légère à la fois.

Pour plus d’informations sur le vocabulaire queer : https://www.queerparis.com/fr/lexique/ 

NOTE : 9.5 / 10

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