Rien ne va plus dans la vie de Benjamin. Après avoir rencontré Cathy, une femme exceptionnelle, pendant ses vacances à Lacanau, il est obligé de la quitter pour retrouver une vie qu’il déteste, dans la grisaille de Paris. Cathy a dû renoncer à Benjamin. Leurs univers semblent incompatibles. Et pour cause, il vit sur la terre et elle vit sous l’eau. Mais quand une marée noire déferle sur les côtes de l’Atlantique, Cathy n’a pas le choix : pour sauver son peuple, les Sirénéens, elle a besoin d’une aide extérieure. Et elle se tourne vers Benjamin. Ensemble, ils vont unir la terre et la mer pour mener le plus dur des combats : celui de la survie de leurs espèces et de l’amour. Et si la solution n’était pas là où on l’attendait ? Une histoire haletante entre survie de l’espèce, amour, magie et suspense.

Une légende moderne, aurais-je envie de dire. C’est ce qui me vient à l’esprit en refermant ce roman de Gaya Tameron. Is Tarlah, c’est l’histoire de Benjamin, un jeune homme sans le sou, marginal passionné de surf, qui vit de petits boulots et avec sa camionnette, transformée en camping-car de fortune. Avec asa planche de surf, ce sont ses seules réelles possessions et il fait régulièrement les navettes entre la région parisienne où il travaille et les abords de l’Atlantique où il surfe dès qu’il parvient à obtenir quelques congés.

L’Atlantique, où dissimulée par une barrière magique protectrice, l’ancienne cité d’Atlantis survit, à l’abri des regards. Pour autant, cette civilisation n’est pas ignorante des hommes et de la Terre, et s’y rend régulièrement grâce à des coquillages magiques et des courants particuliers. C’est ainsi que Cathy gagne très souvent la surface et les plages, cherchant à sensibiliser la population à la fragilité des océans. C’est ainsi aussi, que Cathy a repéré Benjamin et que cette fois, elle est déterminée à faire sa rencontre.

Une rencontre, narrée comme un conte, une légende d’autrefois : douce, belle, enveloppante. On se laisse porter par les mots, par les regards, les gestes retenus ou que l’on devine entre les lignes. L’histoire de Benjamin et de Cathy c’est l’histoire de la terre et de la mer, l’alliance des contraires d’une certaine manière, l’amour des âmes-sœurs. Un amour, qu’une soudaine marée noire risque de contrarier. Benjamin fera tout pour lutter contre, depuis la terre, tout comme Cathy, depuis la mer. A eux deux, et grâce à la magie des atlantes que Cathy apprendra à maitriser, le royaume sera sauvé, au prix d’un déplacement entier qui rompra le lien entre la terre et la cité. L’amour, plus fort que tout, comme dans les légendes, continuera d’unir les deux héros, jusqu’à un nouvel océan, où ils pourront vivre en paix.

Si j’ai adoré l’aspect conte légendaire, la douceur du texte et la beauté des personnages, si j’ai aimé lire sur le mythe d’Atlantis et plonger dans les descriptions d’une culture, d’un peuple et d’une société comme on rêve d’en découvrir, j’ai toutefois quelques pointes de regret : l’action, inexistante, sans saveur ni rebondissements. J’aurais aimé du rythme, des envolées dans certains passages, et pas cette continuité linéaire certes douce et belle, mais trop répétitive. Second point de regret : une culture atlante trop proche et similaire à la nôtre… mais ce ne sont que des détails, car l’ensemble de l’histoire reste douce et belle à découvrir et se lit facilement et aisément.

En bref : Une légende moderne, un conte de fées revisité, où parmi la douceur des mots l’on prend conscience de la fragilité des océans, et de la magie des créatures mythiques. Il aura manqué de rythme et d'actions pour que ce récit fasse frémir mon coeur toutefois.

NOTE : 7/10

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