À la mort de son frère, Charlie a tout perdu. Ce jour-là, c’est son âme qui s’est brisée autant que ses os. Sa voix qui s’est éteinte, ou presque, d’avoir trop hurlé.
Le corps abîmé, le cœur mutilé, Charlie lutte aujourd’hui sans trop savoir pourquoi. À quoi bon lorsqu’on est celui qui n’aurait pas dû survivre ? Quelle saveur donner à une existence qui en a volé une autre ?
Dans son combat quotidien, il peut tout de même compter sur Zachary, son meilleur ami, auquel va s’ajouter Esteban. Un rayon de soleil bien trop puissant pour être réel, un être trop lumineux pour ne pas avoir aussi une part d’ombre à cacher.
Ensemble au milieu de leurs non-dits, Charlie et Esteban vont apprendre à se découvrir, et peut-être à s’aimer, au moins un peu.
Mais parviendront-ils seulement à apaiser les maux de leurs silences ?

 C’est la couverture qui m’a littéralement tapé dans l’œil. Encore une réussite de la part des éditions Haro. Je ne connaissais pas du tout l’autrice avant de lire ce livre. Il s’agissait donc d’une totale découverte. A la lecture du résumé, je savais que ça n’allait pas être une lecture facile. C’est le genre de lecture que je peux aimer car j’aime les histoires poignantes et qui me font pleurer. Oui, un peu maso la fille. Et effectivement, j’ai été bouleversé par l’histoire de Charlie.
Je pourrais dire que c’est une lecture que j’ai appréciée mais ça ne me semble pas être le bon terme car dire ça d’une histoire avec un personnage, tel que Charlie, qui souffre tellement me paraît totalement déplacé. Je préfère écrire que j’ai beaucoup aimé découvrir cette histoire, que l’émotion et la tristesse sont très présentes tout au long du roman et que les thèmes abordés sont bien traités par l’autrice, sachant qu’ils sont difficiles. 

Il y a quelques petites choses qui m’ont dérangé et que je vous exposerai ici mais au final, je suis « contente » d’avoir lu ce roman et d’avoir découvert l’autrice (je mets « contente » entre guillemets parce que je trouve là aussi que c’est déplacé comme terme). En plus, le roman se passe à Strasbourg (j’y travaille) ce qu’il m’a beaucoup plu et je me suis empressée d’écrire à Garance de Jorna pour savoir si elle était de là-bas ^^ Chauvine moi ? Naaaan, du tout !
Les personnes qui ont des frères et sœurs (ce qui est mon cas) ne peuvent qu’être touché par l’histoire de Charlie et de son frère Sam. Mon dieu, quelle horreur ce qui leur arrive. Je ne vais pas spoiler en racontant mais c’est un drame inimaginable ce qui se passe. Le syndrome du survivant, plus les douleurs, on comprend que Charlie ne s’en remet pas et qu’il sombre dans la dépression. La dépression est un sujet compliqué à traiter car peu de gens la comprenne (la maman est un exemple parfait). J’ai pour ma part beaucoup appris sur elle grâce à un roman MM, je suis donc toujours intriguée par un roman sur le sujet et toujours dans l’attente de voir si c’est bien fait ou pas. Je ne suis pas médecin mais je trouve qu’ici la façon de l’aborder est juste et les messages vrais. Je crois que j’aurais adoré Sam, le frère de Charlie. Il me manque à moi aussi.
Ici, on va parler de deuil, de reconstruction, de dépression et d’un quatrième thème mais que je ne révèlerais pas parce que je ne veux pas spoiler ce fait sur Esteban. J’avoue que j’avais eu la puce à l’oreille à un moment mais que je m’étais dit que c’était surement mon imagination - parce que rajouter cette problématique me paraissait de trop avec le bagage déjà chargé de l’histoire. Et effectivement, c’est l’un des éléments qui m’a dérangé dans ce roman. Je ne comprends pas le pourquoi de cette thématique dans ce roman. Ça me semble de trop et ça tombe comme un cheveu sur la soupe pour moi. Bien sûr, l’autrice nous expose le pourquoi du comment mais je n’ai pas adhéré. Je suis triste et horrifiée pour lui bien sûr mais globalement, je trouve que ce personnage n’a pas assez été développé pour moi et qu’il m’aura laissé sur ma faim. J’aurais aimé découvrir plus de choses sur lui. En plus, j’en parle un peu plus loin, le texte est écrit à la première personne du singulier, « Je ». Le « je » étant Charlie. Donc, on perd les pensées d’Esteban et ça m’a manqué. Le seul point de vue de Charlie sur lui ne m’a pas suffi et j’ai donc eu du mal à m’attacher à lui. J’ai été surprise par la rencontre de Charlie et d’Esteban et par l’intermédiaire secret qu’ils ont. C’était la surprise de ce roman. Par contre, et ça m’embête de dire ça, je ne crois pas totalement à l’histoire d’amour entre Charlie et Esteban. Ça n’a pas fait tilt pour moi, il me manque là aussi quelque chose mais c’est peut-être dû au parti pris d’écrire à la 1ère personne.
Malgré ces bémols, j’ai donc aimé le fond de l’histoire. Même la fin ne m’a pas surprise et je suis soulagée de la toute toute fin. J’ai trop en tête un autre livre encore pour accepter une autre fin. La forme m’a cependant un peu dérouté. Le style d’écriture ne m’a pas toujours convenu et il a rendu ma lecture un peu compliquée parfois. Je me suis perdue plusieurs fois. Je m'explique. Le texte est écrit à la première personne du singulier et c'est donc Charlie qui parle. Il utilise souvent le « Tu » pour parler à son frère, son frère décédé donc. Parfois, il se parle à lui-même et le texte est donc entre guillemets. Et à certains moments, le texte est en italique et c'est aussi quand il se parle à lui-même si j'ai bien compris. Puis, il y a les rêves et les flashbacks ! A un moment, il utilise aussi son prénom pour parler de l’ancien lui. Pfiou, dur dur de s’y retrouver pour moi. Après, je lis sur liseuse donc peut-être que c’est mieux défini dans la version papier mais là, j’ai eu du mal. 

Néanmoins, j’adore les poèmes/textes/chansons que distillent Garance de Jorna grâce à l’artiste qu’est Charlie. C’est très beau et cette plume, lyrique, qu’elle utilise dans son roman est parfait dans les poèmes et chansons. 

 
En bref : Vous le voyez par la taille de ma chronique, ce livre ne m’a pas laissé indifférente. C’est une histoire poignante car ce qui arrive à Charlie est un drame inimaginable et on ne peut qu’être touché pour lui. J’ai été dérangé par trois aspects mais ça n’a pas gâché ma lecture et je suis contente d’avoir découvert l’autrice qu’est Garance de Jorna. Les thèmes sont bien traités et l’émotion est présente tout au long de la lecture. C’est quelque chose que j’aime beaucoup. Attention, des trigger warning peuvent être mentionnés car ça peut être dur à lire. 

NOTE : 7 / 10

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