Wei Wuxian était autrefois l’un des hommes les plus puissants de sa génération, un jeune cultivateur talentueux et intelligent qui, de par ses prodigieuses capacités, maîtrisait aussi bien les arts martiaux que la spiritualité. Mais, lorsque les horreurs de la guerre le poussèrent à se mettre en quête d’un pouvoir plus grand encore en suivant la voie hérétique, le respect du monde à l’égard de ses facultés se transforma en peur, et sa mort fut célébrée à travers tout le pays.  Des années plus tard, il se réveille dans le corps d’un jeune homme victime d’une grave injustice qui, en dernier recours, a sacrifié son âme afin que Wei Wuxian le venge. Malgré cette seconde chance, il n’est pas pour autant libéré de sa vie antérieure, pas plus qu’il ne l’est des mystères qui se présentent à lui. Mais, cette fois, il fera face à l’adversité aux côtés du vertueux et estimé Lan Wangji, un autre puissant cultivateur dont le dévouement inébranlable et les souvenirs de leur passé commun aideront à faire la lumière sur les sombres vérités qui les entourent.

Je suis un grand adepte des mangas, manhuas et autres romans graphiques (oui, on dit romans graphique pour paraître cool mais c’est de la bande-dessinée et j’assume totalement ! Na!) 

Alors quand ma patronne m’a lancé le bouquin en pleine tête en vociférant que je ferai la chronique, je n’ai pas hésité une seule seconde et j’ai lâché un « merfi ! » sonore et enjoué (essayez de dire merci avec une incisive en moins).

 Il se trouve que j’ai découvert la version graphique avant la version littéraire et j’avoue que j’ai sans aucun doute été influencé par ce fait lorsque j’ai appréhendé l’œuvre. De fait, je n’ai pas pu faire autrement que de comparer les deux « versions » de l’œuvre. La rédaction d’un roman demande une vision plus précise qui joue sur l’imaginaire et à mon sens, requiert un champ lexical bien plus fourni pour éviter les redites ou les tournures enfantines. Toutefois, ce que je prenais pour une qualité quelque peu puérile est tout à fait assumée. D’ailleurs, la version manhua est riche de digressions graphiques passant d’un style « sérieux » à quelque chose de plus léger avec des personnages chibi (SD, superdéformés, tout mimi en modèle réduit, utilisez Google que diable!). 

Ce roman reste alors assez facile (peut-être trop?) d’accès et risque par-là de perdre son lectorat. Ce qui est un peu dommage car ce dernier repose sur quelques mécaniques très sympathiques. Une bromance (oui, non, c’est de la romance à peine voilée et ça finira par du boyslove ne vous y trompez pas) entre certains personnages que tout opposent qui se retrouvent quelques années plus tard avec les différences que cela sous-entend et les similitudes d’avec les souvenirs. Cela donnera lieu à des situations cocasses où l’arroseur devient l’arrosé. Toutefois le livre en lui-même manque d’équilibre, justement parce qu’il est construit comme un manga et que c’est un roman qui nous est donné à lire. Style chinois ou style d’auteur, je ne saurais dire, je manque de points de comparaison. 

 Je trouve le chapitrage un peu hasardeux et les transitions trop abruptes (comme dans un manhua tiens ! Quelle coïncidence!) mais est-ce que c’est dû à mon grand âge ? Suis-je déjà devenu un vieux grincheux exigeant ? Alors je vais vous dire, donnez ce livre à un jeune lecteur ! Cela lui fera une entrée en douceur ou une transition tranquille entre le monde du graphisme et celui de l’imaginaire. Cela éveillera peut-être même des envies ou une curiosité littéraire et ça, c’est toujours une bonne chose. 

Ce livre à tout pour leur plaire  : Humour, combats, intrigue, dépaysement. On regrettera un peu de précision et de description mais on appréciera le côté exotique et les explications sur le monde de la cultivation. 

Un petit codex en fin d‘ouvrage donnera toutes les infos qui permettent une meilleure compréhension de l’univers qui nous est donné à lire mais même sans ce dernier, l’auteur dans sa simplicité nous emmène sans peine dans son univers xianxa (univers de héros immortels). 

En bref : c’est un chouette petit bouquin pour les jeunes lecteurs et il se lit assez facilement mais il est quelque peu rustre dans le style et ses défauts sont les qualités du manhua dont il sera le papa. Petite mention spéciale pour la fin abrupte du livre qui vous laissera autant sur votre faim qu’un Philippe Etchebest devant des pâtes au beurre.

 NOTE : 8 / 10 (pour les ados , plutôt  5 / 10 pour les autres )