Pas de repos pour les braves... ou les maudits. SLATE Je n'avais pas l'intention de voler la Sanguine dans le tombeau familial des Morel. Bon, en fait, si, j'étais venu pour ça. Mais c'était avant de me rendre compte que ce truc était un aimant à maléfices dont je pourrais me débarrasser uniquement si les trois joyeux drilles qui m'accompagnent et moi parvenons à conjurer quatre malédictions. Si l'un de nous échoue, je suis mort. J'ai toujours été du genre à voir le verre à moitié plein, mais là, le verre en question a cruellement besoin d'une deuxième rasade. Seul rayon de soleil dans cette fichue chasse au trésor : l'insolente et arrogante Cadence de Morel. CADENCE J'ai été élevée au milieu des récits de magie dans une petite ville réputée pour être le berceau de la sorcellerie française. Ai-je cru à toutes ces histoires ? Certainement pas. Si la magie existait pour de vrai, maman ne serait pas morte et papa en fauteuil roulant, non ? Faux. Quand Slate Ardoin débarque dans ma vie avec à son doigt une bague dérobée dans la tombe de ma mère, je ne vois en lui qu'un monstre. Mais ensuite, j'en rencontre des vrais. Quant à Slate, eh bien... je ne le vois plus de la même manière. Vivre avec lui est terriblement frustrant, mais le contraire serait impossible. Je me battrai jusqu'au bout pour lui. Avertissement : contient un langage fleuri (et on ne parle pas que de formules magiques).

 Matin pluvieux, célibat assumé, devant ma télé en train de regarder Supernatural.
Mon téléphone sonne : « Greg. C’est Karline. Va tout de suite à ta fenêtre et ouvre la. »
Je suis joueur, je m’exécute, d’autant que je ne risque rien vu que ma patronne vit à des centaines de kilomètres.
« C’est fait ! » Dis-je d’un ton enjoué. A l’autre bout du fil j’entends : « 3… 2… 1… »
Et Paf ! un pavé de 560 pages manque de m’énucléer. C’est qu’elle vise bien la bougresse ! « Tu as trois jours. Clic ! »
La donzelle vient d’envoyer un parpaing à CRS à plus de 500km avec une précision chirurgicale, je me tais et me mets à l’œuvre…
Le roman est construit en dyptique. Le point de vue de Slate Ardouin, délinquant de haut vol ou criminel doué ne dépassant pas la vingtaine, il a été balloté d’une famille d’accueil à l’autre et à chaque fois chez des gens qui feraient passer les Ténardier pour une charmante famille. Pas étonnant qu’il ait choisi le larcin comme chemin de vie. Mais ce garnement n’est pas une parfaite pourriture, non. Il est gentil intrinsèquement mais balafré par la vie, il ne sait pas qui il est vraiment et comme beaucoup de personnes dans son cas, il a ce sentiment de ne pas être de valeur.
Le point de vue de Cadence de Morel, fille chérie orpheline de mère, Charmante, fine d’esprit et avec un caractère affable mais bien trempé.
Férue d’histoires, notamment celles de sa ville natale Brume.
Justement, Brume, la ville construite en cercles concentriques appelé Ker’ch, berceau de la magie qui a vu passer Merlin, La fée Morgane, Vivianne et réputé pour ses maléfices et son ésotérisme.
La magie a disparu en 1350 et c’est aux descendants de ses gardiens qu’il revient de la restaurer au péril de leur vie. Pour ce faire, l’équipe de 4, à l’image des éléments primordiaux de la magie (eau, feu, vent et terre) devra trouver un terrain d’entente et apprendre VITE à travailler ensemble.
Je ne veux pas en dévoiler plus donc je vais vous parler de l’œuvre en tant que telle. J’aime la Fantasy Urbaine. Hellboy, Neil Gaiman, Robin Hobb, Lovecraft ou autre Potter Head… Et je suis d’un naturel exigeant.
Alors ce livre… Ben ce livre est plutôt sympa en fait. Le déroulement est plutôt fluide, la construction en dyptique évoquée plus haut assez efficace et les personnages sont attachants. De fait, l’équipe fonctionne plutôt bien, chaque personnage est complémentaire et malgré les frictions inhérentes à ce genre d’aventures, la chimie se fait assez naturellement. Dieu merci !!! la romance n’est pas d’une mièvrerie sans nom et semble assez naturelle (quoi qu’un peu sage pour des jeunes de cette tranche d’âge #je_vais_aller_en_enfer)
Pinaillage Time, parce que oui, j’aime pinailler. Si la construction qui s’articule autour des pensées de Slate et Cadence fonctionne plutôt bien, je regrette un chouia le manque de différence entre les deux « styles » d’expression. En effet, c’est assez homogène et si ce n’est les gros mots de Slate et les accords de genre, on peut peiner à différencier un héros de l’autre.
De fait, cette construction mets l’accent sur les deux héros mais dessert un peu les autres personnages que l’on aurait aimé voir un peu plus en profondeur vu le travail apporté au personnage de Slate.
Olivia ! Katie ! Vous êtes à deux doigts de devoir ouvrir votre fenêtre !! Mais je serai magnanime et j’attendrai le tome 2 pour ça.

En bref : Une urban fantasy plutôt réussie et bien construite même si elle a défaut. Le duo State et Cadence est attachant et nous embarque dans leur aventure sans lenteur. La fin ouverte nous mets assez en tension pour attendre le tome 2 et malgré le côté abrupte de cette dernière, on en a pour notre argent et on ne se sent pas lésé le moins du monde.
NOTE : 8/10

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